choisir le bon partenaire

Résumé
Cet article explore les complexités psychologiques influençant le choix des partenaires, en s’appuyant sur la théorie de l’attachement, la psychologie évolutionniste, et les neurosciences. Il met en lumière comment des dynamiques inconscientes et des schémas d’attachement façonnent nos relations, et encourage une introspection pour des choix de partenaires plus éclairés et des relations plus profondes et authentiques.

Inconscient et relations amoureuses

Choisir un partenaire n’est pas une simple affaire de coeur. Au-delà de l’attirance physique et des intérêts communs, nos décisions sont profondément enracinées dans un tissu complexe de motivations psychologiques, souvent invisibles à notre conscience immédiate.
En tant que coach de vie thérapeute spécialisée dans les relations et le développement personnel, j’ai exploré avec mes clients les multiples dimensions qui façonnent nos choix amoureux. Des dynamiques d’attachement formées dans l’enfance aux archétypes jungiens qui résonnent dans nos interactions, chaque histoire d’amour est une carte vers notre inconscient.

Au fil des séances, j’ai vu comment les ombres de nos parents, les échos de nos premières blessures, et les espoirs de nos aspirations les plus profondes se reflètent dans nos partenaires. Ce voyage vers la compréhension de soi est souvent semé d’embûches mais toujours enrichissant. Il s’agit de déchiffrer les messages que notre inconscient envoie à travers les personnes que nous choisissons d’aimer.

Jung et la dynamique inconsciente

Carl Jung, avec ses théories sur l’inconscient collectif et les archétypes, a révolutionné notre compréhension des dynamiques relationnelles. L’un des concepts les plus pertinents pour le choix des partenaires est celui des anima et animus, qui symbolisent respectivement les traits féminins dans l’inconscient des hommes et les traits masculins dans celui des femmes. Ces figures sont essentielles pour comprendre comment nous projetons nos désirs, nos besoins et même nos conflits non résolus sur nos partenaires.

Lors de mes séances de coaching, j’invite souvent mes clients à explorer comment ces archétypes influencent leurs relations. Par exemple, un homme peut se sentir irrésistiblement attiré par une femme qui incarne les qualités de son anima, cherchant inconsciemment à compléter les aspects de sa psyché qu’il perçoit comme manquants ou sous-développés.
De même, une femme peut rechercher dans ses partenaires masculins les qualités de son animus, pour trouver un équilibre dans sa propre expression de pouvoir et d’initiative.

Cette dynamique peut souvent expliquer pourquoi nous sommes attirés par des partenaires qui semblent être notre opposé. Ces attractions, loin d’être de simples coïncidences, sont des tentatives de notre psyché pour atteindre un équilibre plus complet et une intégration de toutes nos parties. Comprendre ce mécanisme offre une clé pour dénouer les complexes émotionnels et avancer vers des relations plus conscientes et équilibrées.

Dans notre quête de partenaires, nous sommes donc souvent guidés par une force inconsciente qui cherche à restaurer un équilibre intérieur à travers l’autre. Reconnaître et travailler avec ces archétypes peut enrichir nos relations, nous permettant de voir au-delà des idéalisations pour apprécier la véritable essence de nos compagnons.

Théorie de l’attachement et choix de partenaire

La théorie de l’attachement, développée par John Bowlby et approfondie par Mary Ainsworth, nous aide à comprendre comment les interactions précoces avec les figures parentales façonnent notre façon de former et de maintenir des relations tout au long de notre vie. Ces premières expériences déterminent notre style d’attachement, influençant profondément notre comportement dans les relations amoureuses à l’âge adulte.

Dans ma pratique, j’observe fréquemment comment ces styles d’attachement se manifestent dans le choix des partenaires. Les individus avec un style d’attachement sécurisé ont tendance à former des relations stables et saines, car ils ont appris que les autres sont dignes de confiance et disponibles. En revanche, ceux avec des styles d’attachement anxieux ou évitant peuvent rencontrer des défis, car ils portent en eux des attentes de rejet ou d’indifférence, souvent héritées des réponses inconsistants ou distantes de leurs parents.

Ces modèles d’attachement peuvent nous conduire à choisir des partenaires qui renforcent nos croyances fondamentales sur les relations, même si ces choix ne sont pas toujours conscients ou bénéfiques pour nous. Par exemple, une personne avec un style d’attachement évitant peut se sentir mal à l’aise avec l’intimité et choisir des partenaires qui sont eux-mêmes distants, validant ainsi son sentiment que l’amour est synonyme de perte de liberté.

Comprendre votre propre style d’attachement peut être une révélation puissante. Cela vous offre la possibilité de reconnaître des patterns répétitifs dans vos relations et, avec le soutien approprié, de travailler à développer des relations plus sécurisantes et enrichissantes.

Perspectives de la psychologie évolutionniste

La psychologie évolutionniste offre un éclairage fascinant sur la manière dont nos préférences en matière de partenaires sont influencées par des facteurs biologiques et évolutifs. Selon cette perspective, les traits que nous trouvons désirables chez nos partenaires peuvent être le résultat de millions d’années d’évolution, conçus pour maximiser nos chances de survie et de reproduction. Certaines qualités, telles que la force physique, la jeunesse ou la fertilité, sont universellement valorisées. David Buss, un éminent psychologue évolutionniste, suggère que ces traits peuvent être perçus comme des indicateurs de la capacité d’une personne à contribuer génétiquement à la descendance ou à assurer la survie de la progéniture. Par exemple, la jeunesse chez une femme peut être inconsciemment interprétée comme un signe de fertilité, tandis que la force physique chez un homme pourrait être vue comme un signe de sa capacité à protéger la famille.

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Cependant, ce ne sont pas seulement les traits physiques qui jouent un rôle. Des qualités telles que l’intelligence, le sens de l’humour ou la stabilité émotionnelle peuvent également être valorisées car elles suggèrent une capacité à fournir un environnement stable et stimulant pour élever des enfants. Ces traits peuvent être vus comme des indicateurs de « bons gènes » ou de la capacité d’un individu à être un partenaire ou un parent compétent.

il est important de reconnaître que, bien que ces tendances puissent avoir des racines évolutionnistes, elles sont modulées par les contextes sociaux et culturels dans lesquels nous vivons. Nos préférences sont également influencées par nos expériences personnelles, nos valeurs et nos désirs uniques. Comprendre ces forces sous-jacentes peut nous aider à mieux comprendre nos propres choix de partenaires et à naviguer dans nos relations avec plus de conscience et d’intention.

Discuter de ces perspectives permet d’explorer plus profondément les motivations dans le choix de nos partenaires, et souvent, de remettre en question les présupposés qui sont tenus  pour acquis sur ce qui fait un « bon » partenaire.

La théorie triangulaire de l’amour de Sternberg

Robert Sternberg, psychologue renommé, a proposé la théorie triangulaire de l’amour qui explique comment les relations amoureuses évoluent et se maintiennent à travers trois composantes essentielles : l’intimité, la passion, et l’engagement.

Cette théorie peut servir de fondement pour aider les couples à comprendre la nature de leur amour et à renforcer leur relation.

L’intimité, le premier pilier, représente le lien émotionnel et la proximité que ressentent deux personnes. Elle se manifeste par le partage de confidences, l’expression de l’affection et le soutien mutuel. La passion, le deuxième pilier, se réfère à l’attraction physique et romantique, générant désir et excitation dans la relation. Enfin, l’engagement, qui est la décision de rester ensemble à long terme, montre la volonté de faire perdurer la relation malgré les difficultés et les fluctuations de la vie.

Ces trois éléments interagissent entre eux pour former différents types d’amour. Par exemple, une relation qui manifeste uniquement de l’intimité pourrait être décrite comme de l’amour amical, tandis que celle qui combine passion et engagement mais manque d’intimité pourrait être perçue comme une passion ardente mais superficielle. L’amour idéal, selon Sternberg, est celui qui intègre les trois composantes, formant un amour consommé, équilibré et durable.

Il est intéressant de voir où vous vous situez dans ces trois aspects de votre relation pour identifier les forces et les défis spécifiques. Par exemple, un couple peut découvrir qu’ils ont besoin de raviver leur passion pour compléter leur intimité solide et leur engagement mutuel. Cette prise de conscience permet ensuite de cibler des interventions spécifiques qui peuvent aider à renforcer la dimension manquante. La théorie de Sternberg est un outil précieux pour tous ceux qui cherchent à comprendre la profondeur et la complexité de leurs relations amoureuses.

Rôle des neurosciences dans le choix de nos partenaires

La recherche moderne en neurosciences offre des insights fascinants sur la manière dont notre cerveau influence nos choix de partenaires. Helen fisher, une anthropologue biologique, a particulièrement contribué à notre compréhension de la chimie du cerveau dans les relations amoureuses. Ses travaux démontrent comment trois systèmes cérébraux distincts — le sexe, l’amour et l’attachement — jouent un rôle crucial dans nos interactions romantiques.

Le premier système, lié au désir sexuel, est principalement motivé par les hormones sexuelles comme la testostérone et les œstrogènes. Ce système nous pousse à rechercher des partenaires sexuels sur la base de leur attrait physique et d’autres signes de fertilité ou de bonne santé. Le deuxième système, celui de l’amour romantique, est alimenté par des neurotransmetteurs comme la dopamine, qui provoquent une euphorie intense et une focalisation sur un partenaire choisi, souvent accompagnées d’une motivation extrême pour gagner son affection.

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Le troisième système, celui de l’attachement, implique des hormones comme l’ocytocine et la vasopressine, qui renforcent le lien à long terme entre les partenaires, favorisant une connexion stable et un soutien mutuel. Cette hormone est particulièrement active chez les couples de longue durée et les parents qui s’occupent activement de leurs enfants.

Comprendre la biochimie de l’amour nous aide à reconnaître et à accepter les aspects souvent irrésistibles et parfois déroutants des attractions. En explorant ces trois systèmes, nous pouvons mieux comprendre pourquoi parfois « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Cette science nous équipe pour travailler avec notre biologie, et non contre elle, nous aidant à faire des choix de partenaires qui ne sont pas seulement passionnés mais aussi profondément enracinés dans un engagement mutuel et durable.

Stratégies pour des choix de partenaires plus conscients

Dans ma quête pour aider mes clients à faire des choix de partenaires plus conscients, j’intègre souvent des techniques cognitivo-comportementales (TCC) qui se révèlent puissantes pour identifier et modifier les schémas sous-jacents qui influencent ces choix. Ces techniques nous permettent de décortiquer les processus de pensée et les comportements automatiques qui souvent nous conduisent à répéter les mêmes erreurs dans nos relations.

Une stratégie clé est la prise de conscience de nos propres schémas d’attachement, comme discuté précédemment, qui peut révéler pourquoi nous sommes attirés par certains types de partenaires. En comprenant par exemple, que des comportements contrôlants ou fuyants peuvent être le reflet d’un attachement anxieux ou évitant, mes clients peuvent commencer à travailler sur ces aspects pour évoluer vers des relations plus saines et sécurisantes.

J’utilise également la restructuration cognitive pour challenger et remplacer les croyances irréalistes ou néfastes sur les relations par des pensées plus équilibrées et réalistes. Par exemple, remplacer l’idée que « tous les partenaires finissent par abandonner » par « chaque relation est une opportunité de croissance mutuelle ».

Pour illustrer l’utilisation des techniques cognitivo-comportementales dans le choix des partenaires, prenons l’exemple de Clara, une cliente ayant un style d’attachement anxieux. Clara a tendance à choisir des partenaires qui sont émotionnellement indisponibles. Ce schéma, elle l’a découvert, est lié à son enfance où elle sentait qu’elle devait constamment mériter l’attention de ses parents.

Lorsqu’une personne choisit un partenaire qui semble difficile à obtenir ou émotionnellement non disponible, cela peut parfois donner l’impression d’être spécial ou unique lorsque ce partenaire montre de l’intérêt. Ce sentiment peut être renforcé par la croyance que si quelqu’un de difficile à atteindre nous choisit, cela doit signifier que nous possédons des qualités exceptionnelles.

Ce besoin de se sentir exceptionnel est souvent lié à notre désir de validation et d’estime de soi afin de renforcer notre propre perception de valeur. Ce mécanisme est aussi une façon de répondre à des insécurités intérieures, en utilisant l’approbation externe pour se rassurer.

En séance, nous avons travaillé sur la restructuration cognitive pour l’aider à identifier et remettre en question ses croyances telles que « Si je ne fais pas constamment des efforts, je serai abandonnée. » Nous avons remplacé cette croyance par « Je mérite un partenaire qui est disponible et réceptif à mes besoins. » À travers des exercices pratiques, comme la visualisation de scénarios où elle exprime ses besoins de manière saine, Clara a commencé à intégrer ces nouvelles croyances dans sa vie quotidienne. Cette approche lui a permis de faire des choix plus conscients et d’attirer des partenaires plus compatibles avec ses besoins émotionnels.

Conclusion

A travers cet article, nous avons exploré la complexité des facteurs psychologiques qui influencent le choix des partenaires. Cette compréhension nous conduit à une question plus large et essentielle : comment pouvons-nous cultiver des relations plus conscientes et épanouissantes non seulement avec nos partenaires mais dans toutes nos interactions humaines ? La réponse réside peut-être dans une exploration plus profonde de notre propre nature et dans l’adoption de pratiques qui favorisent la conscience de soi et l’empathie. Ce cheminement vers des relations plus authentiques et satisfaisantes est un défi qui mérite d’être relevé, offrant un potentiel de croissance personnelle et collective immense.

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Catherine NOTARANGELO

Coach de vie thérapeute, spécialisée dans les relations et les émotions, je vous guide dans la maîtrise de l’harmonie entre vos sphères émotionnelle et relationnelle. Découvrez comment un équilibre bien orchestré peut transformer votre bien-être global.


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